A Plaisir, on replante des ronds-points à coup de pelleteuses

Dans sa tribune de décembre, la majorité municipale dénonce une situation financière tendue, pointant du doigt les « ponctions » de l’État qui mettraient les communes « sous pression ». Pourtant, au même moment, la ville engage plusieurs centaines de milliers d’euros dans la rénovation de ronds-points et d’entrées de ville, un chantier visible depuis plusieurs semaines dans différents secteurs de Plaisir.

Selon les documents publics, près de 420 000 € TTC ont été consacrés à l’aménagement paysager de ces ronds-points, essentiellement pour des plantations décoratives. À cette somme s’ajoutent plus de 35 000 € TTC pour la maîtrise d’œuvre chargée de concevoir ces aménagements. Enfin, un marché de modernisation de l’espace public, estimé jusqu’à 1,32 million d’euros TTC, inclut des travaux lourds sur ces mêmes zones : bordures neuves, pavages et interventions techniques.

Ces travaux surviennent alors que la municipalité affirme que ses marges de manœuvre financières se réduisent. Ils interrogent d’autant plus que les attentes prioritaires des habitants sont bien identifiées : écoles en manque d’entretien, voiries abîmées, trottoirs difficilement praticables, quartiers délaissés et besoins croissants pour les seniors, les familles ou les jeunes. Autant de dossiers qui, pour beaucoup, peinent à avancer.

Le calendrier choisi soulève également des questions. L’intensification des chantiers intervient à trois mois des élections municipales. Ce timing ne manque pas de susciter des interrogations sur l’opportunité d’engager de telles sommes dans des aménagements essentiellement esthétiques, alors que la majorité appelle à la sobriété budgétaire et met en cause les responsabilités de l’État.

Ce décalage entre le discours officiel et les décisions prises sur le terrain nourrit un débat légitime : dans une période où chaque euro compte, la rénovation des ronds-points constituait-elle réellement une priorité pour la commune ?

Pour de nombreux Plaisirois, la réponse semble évidente. L’enjeu, désormais, est de recentrer l’action municipale sur les besoins concrets du quotidien : la sécurité, l’entretien, l’éducation, les mobilités et la qualité de vie dans les quartiers.

Un débat essentiel, au moment où s’ouvre une nouvelle séquence électorale pour Plaisir.